Bonjour Léah. Pour celles et ceux qui ne te connaissent, est-ce que tu peux te présenter ?

 

Je m’appelle Léah Vaidis-Bogard, je suis actrice. Avec toutes les branches possibles, en fonction de ce qui se présente sur ma route. J’ai commencé en faisant du cinéma. Assez naturellement, il y a eu aussi de la télé. Et puis, en parallèle, il y a toujours eu les voix puisque je crois même que mon tout premier cachet, c’était pour Radio France. Donc j’ai commencé en faisant des radiophoniques. Et de là, il y a des gens, des marraines fées qui m’ont fait entrer dans le doublage.

Dans quels rôles on a déjà pu t’entendre ?

 

Je vais prendre chronologiquement. Il y a quelques temps de ça, je faisais beaucoup de radiophoniques et je vois parfois qu’il y a des rediffusions. Donc c’est possible de m’entendre à la radio : France Culture, France Inter, je crois que c’est les deux radios qui passent encore un peu des fictions radiophoniques. Ensuite en doublage, l’actrice la plus connue que je double régulièrement, c’est Scarlett Johansson. Ça m’arrive de doubler d’autres actrices aussi et des rôles ponctuels. Et puis, ce que j’adore faire et que j’ai commencé à faire il n’y a pas longtemps, c’est du livre audio. J’en ai fait deux. Le premier, une merveille absolue. Je le recommande vraiment. Les gens qui ne veulent pas écouter, lisez le livre ! Pour ceux qui s’intéressent aux livres audio ou qui ont envie de pouvoir faire autre chose, je recommande vraiment L’Arbre Monde de Richard Powers. Ce n’est pas parce que je l’ai lu, c’est parce que ce livre est une merveille. Ensuite, récemment j’ai fait mon deuxième livre audio. Je suis ravie. C’est sur le féminin sacré. C’est la relecture des sites, et des faits, et des informations archéologiques. Avec une lecture du point de vue du féminin sacré l'auteure remet en question la lecture, biaisée forcément, du patriarcat. On se rend compte qu'il y avait des femmes qui chassaient du gros gibier. On se rend compte de plein de choses comme ça. Ce livre audio s'appelle : Car, Femme, l'Histoire te Ment ! d'Adélise Lapier. Je suis très heureuse de bosser sur un très beau documentaire qui s'appelle Pour Sama, qui a été primé à Cannes si je ne dis pas de bêtise.

« Il fallait y penser ! »

 

 

Est-ce que tu lis des bandes dessinées ?

 

Je lis très peu, que ce soient des livres ou des BD. J'étais lectrice quand j'étais enfant et ado. Et puis je ne sais pas, en fin d'adolescence, je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais j'ai arrêté de lire. Ce qui est rigolo, c'est qu’en revanche, j'adore lire pour les gens. Donc le meilleur moyen de me faire lire un livre ou une BD, c'est de me demander de la lire. Je n’ai pas lu beaucoup de bandes dessinées. Je ne pourrais absolument pas me définir comme une fan. Mais j'ai eu quelques grandes amours de bandes dessinées. La première qui m'a fait ça, je crois, c'est Thorgal. Ça remonte à un petit peu. Je ne sais pas si je les ai tous achetés mais j'ai essayé, j'ai voulu tous les lire en tout cas. Et puis il y a eu aussi Bilal que j'adore. J'ai dû tomber dedans avec La Trilogie Nikopol, comme plein de gens. Et après, j'ai suivi : Animal'Z, 32 Décembre... Enfin voilà toutes celles qui ont suivi après. La Quête de l'Oiseau du Temps, ça pareil. C'est un album que je me suis acheté. Et comme ça peut me faire avec certains livres, j'aime l'objet aussi. C'est un peu comme acheter une petite œuvre d'art. Il y a quelque chose, quand les dessins sont magnifiques... Je trouve ça génial.

Qu’est-ce que tu penses de la BD Audio ?

 

Comme aurait dit ma grand-mère : il fallait y penser ! J'écoute beaucoup de musique, mais je n’écoute pas beaucoup de voix. Mais j'adore en faire. Que ce soient des voix de documentaires, du doublage, du livre audio. J'aime mettre ma voix au service : transmettre des choses simplement avec la voix. Et on dit simplement avec la voix comme s'il nous manquait quelque chose, comme s'il nous manquait l'image, mais en fait la voix, c'est peut-être même encore plus puissant que l'image, je ne sais pas... Mais il y a quelque chose de l'intime. Ça favorise cette chose de fermer les yeux et d'entrer en soi. Et je pense qu'à l'intérieur de nous, on a des mondes peut-être encore plus grands que le monde autour de nous. Je trouve ça génial bien sûr, d'ouvrir cet accès à des gens qui ne peuvent pas, qui ne voient pas bien. Je pense que c'est une expérience différente d'écouter une BD plutôt que de la lire. Comme pour un livre en fait. Et du coup, j'imagine qu'il n'y en a pas une qui est préférable à l'autre, si ce n'est que ça va être des aventures différentes. Ce que le son nous ouvre, je crois que ça vaut la peine. Je crois qu'il y a quelque chose qui permet d'entrer en soi et d'ouvrir des mondes très riches.

Quel personnage tu joues pour BLYND ?



Alors je suis venue à Lyon avec grand plaisir, grande joie, parce qu'en plus c'est un bonheur de travailler avec cette équipe. C'est la deuxième fois que je viens et je suis ravie. Je suis venue pour jouer Kim Melville dans Carthago. Elle est océanologue. C'est une scientifique. Ça me plaît vachement qu'elle soit océanologue. Ça fait partie des rêves d'enfant, de tous les rêves, de toutes les choses qu'on aimerait faire quand on est enfant. Elle a une personnalité d'héroïne clairement : pas froid aux yeux, aventurière, un caractère bien trempé. Elle évolue avec beaucoup de personnages masculins, elle ne se laisse évidemment pas marcher sur les pieds. Peut-être même que ça la pousse à développer un truc un peu dur, mais il y a aussi, bien sûr, des blessures. Elle a bien sûr toute sa psychologie. Donc on devine des blessures d'enfance, etc. Elle a un truc en apparence comme ça un peu dur. Mais un peu comme tous les êtres humains, elle est évidemment très sensible et elle a une vraie vulnérabilité. Moi je sens même chez elle, je ne sais pas si je sens ou si je projette, mais une sensibilité, une poésie. Ça a été très chouette pour moi de pouvoir lui prêter ma voix. Notamment dans les narrations, quand elle n'est pas en dialogue avec d'autres personnages, là où elle n’a plus son armure. Et puis dans les scènes avec sa fille, de pouvoir laisser transparaître ou perler cette vulnérabilité, cette sensibilité, son côté petite fille en fait, la petite fille en elle aussi. Donc voilà, je me suis régalée avec Kim Melville.