Le cultissime magazine Métal Hurlant renaît de ses cendres cette année, enfin pas tout à fait. On parle plutôt d’un reboot, d’un renouveau, proposer du neuf à partir du vieux. Vincent Bernière, le directeur de la rédaction de cette nouvelle saison parle de « nouvelle naissance. » Le but : « proposer un nouveau cycle, essayer d’être à la hauteur de nos prédécesseurs » comme il l’explique à la rédaction du Figaro.

 

Pour rappel Métal Hurlant est un magazine créé en 1975. À ce moment-là sa ligne éditoriale était plutôt audacieuse : la bande dessinée de science-fiction. Alors si aujourd’hui la SF est plus présente que jamais, à l’époque c’était plutôt intrépide de se pencher sur le sujet, plutôt réservé à une petite communauté. Après avoir trébuché plusieurs fois, ce qui a d'ailleurs valu à la revue des coupures de publication, cet automne le magazine est revenu en force avec son hors-série « Le futur, c’est déjà demain ! » plutôt exaltant. On y parle de near near futur, ou en french d’anticipation proche. Et on y est. Clairement.

On croirait presque que la relance du magazine a été calculée : pass sanitaire, épidemie mondiale, confinements à répétition... On le voit comme on veut, mais c’est quand même assez proche d’un scénario catastrophe de science-fiction. Ce numéro offre une large palette de lecture : 288 pages. Dans lesquelles on retrouve un quart de rédactionnel, chevauchant interview de figures mythiques de la bande dessinée, on peut notamment cité l’entretien avec Enki Bilal. Mais aussi anecdotes et éventail sur ce qui est en train de se tramer dans le aujourd’hui et le demain. Et évidemment, les trois autres quarts sont réservés aux histoires courtes de bande dessinée. Toutes inspirées et créées pour correspondre au sujet traité dans ce numéro, chaque histoire connaît sa propre approche et son propre univers dans les thèmes abordés (et ils sont nombreux).

« Aujourd’hui, on vit aussi dans la science-fiction ! »

La couverture est signée par le nouveau prodige Ugo Bienvenue : un robot, un bébé, une femme futuriste. Une naissance ? Certainement. Un mixe des genres ? Probablement. Les codes de la science-fiction y sont en tout cas, et c’est beau. Très beau. En tout cas, au fil de la lecture on retrouve bien l’identité de la revue. Et comme le souligne Bernière à France Inter, la différence aujourd’hui tient en une chose : "C’est qu’aujourd’hui, on vit aussi dans la science-fiction ! On a des pass sanitaire, on doit porter des masques :  c’est la science-fiction ! L’auteur qui avait imaginé ça, il y a deux / trois ans… C’est de la science-fiction ! Même l’auteur qui parle du monde aujourd’hui, on dirait qu’il fait de la SF ! Et dans le rédactionnel, on donne les clés pour comprendre d’où ça vient »

"L’idée d’un journal, ce n’est pas d’en faire un générique avec des noms connus. Donc le nouveau sommaire de Métal Hurlant, ce sont des noms plus ou moins connus. Mais des noms importants. Il y a Mathieu Bablet, l’auteur de bande-dessinées français qui vend le plus de livres de science-fiction actuellement. Il y a Ugo Bienvenu, il y a Berliac… Il y a des auteurs/autrices qui viennent de Pologne, d’Australie, d’Amérique de Nord. En ça, j’espère qu’on a gardé l’ADN du Métal des origines" décrit Vincent Bernière à France Inter.

 

La volonté de ce nouveau cycle donc, est également d’intégrer de nouveaux profils, de nouveaux artistes, de nouvelles idées tout en laissant la part belle aux origines. Parler du futur c’est bien, le relier avec le passé, ça l’est aussi.