Notre invitée aujourd’hui est à l'origine de la bande dessinée Il faut flinguer Ramirez : scénario, dessins, couleurs. Tout est de lui. Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Nicolas Petrimaux. Une interview menée par Benjamin du Studio Paralox et Flore, bénévole chez Lyon BD festival. BLYND a mis en audio quelques pages de sa bande dessinée.
FLORE : Imaginons que nous soyons reçus chez les Pétrimaux-Neyret pour rencontrer, cette fois-ci, Nicolas. Ce grand gaillard aux yeux clairs et aux cheveux mi-longs façon hipster, nous accueille dans son atelier rangé au cordeau, où chaque ustensile de dessin est soigneusement placé dans un pot ou un tiroir, et où ne dépassent que quelques PLV pop-up de sa saga déjà culte, Il faut flinguer Ramirez.
Puisque nous lui avons dit que nous voulions passer avec lui « une journée ordinaire », il a préparé un PDF avec notre programme (un peu maniaque, Nicolas ? Non non, simplement il aime bien expliquer des trucs à des gens. Et qu’on l’écoute. Attentivement. Ne vous inquiétez pas…). Génial, on se dit qu’on va faire des recherches pour documenter la B.D., car le programme stipule : 11h, Monsieur Bricolage, sans doute pour étudier les outils de réparations d’aspirateur ; puis 15h, rendez-vous à la boutique Guitare on line, probablement pour faire des croquis préparatoires, rapport au groupe de rock qui apparaît dans le tome 2. Non, nous répond Nicolas : j’ai juste besoin d’une scie circulaire pour les travaux de ma maison, et d’un nouvel ampli pour ma gratte. Ah, bon, tant pis.
Un peu déçus, on se tourne vers un mur où sont punaisés des portraits dessinés, reliés entre eux par un jeu de post-it colorés, façon CIA. Ah, cette fois-ci on jubile, il doit s’agir d’un mapping lui permettant de travailler l’intrigue de Il faut flinguer Raminez ! Alors, pas du tout, nous dit Nicolas, ce ne sont pas les personnages du tome 3, c’est les copains qui m’aident à bosser. Je trouvais sympa de les dessiner pour organiser le planning. Il y a par exemple Laëtitia Debaiffe, Chris Regnault, Yan Le Pon, Mathieu Salvia, Faik Sharr… la liste est encore longue.
On imaginait Nicolas reclus en ermite, travaillant des jours entiers sans rien manger ni voir personne, on découvre au contraire qu’il s’est entouré de gens de confiance avec qui bosser. Aussi je me demande, cher Nicolas, si bien qu’étant seul aux manettes du scénario, des dessins et des couleurs, peut-on dire que tu as créé une façon, toute personnelle, de travailler en équipe ?